Le test amant d'Evi (1/3)

Le test amant d'Evi (1/3)

Publiée le 20 novembre 2018  

PRÉFACE
Je ne suis pas une salope ni une pute, bien moins en tout cas que toutes ces frustrées de la raie qui aimeraient m’affubler de ces courtoises expressions. Elles qui s’adonnent à des rapports bien plus bestiaux, dans un lit, cachées dans une chambre bien close, sous un christ pendu au-dessus, avec une culotte sale sur la tête (du christ), derrière des volets clos, ou ailleurs d’ailleurs, avec un mari ou compagnon qui n’est plus l’amant d’antan, avant d’avoir rencontré la mante. Il tente malgré tout de donner à son exigeante rombière une jouissance en des plaisirs qui n’ont plus rien de primaires.













CHAPITRE 1

Je me présente. Je m’appelle ‘‘mon trésor’’ pour celui que j’aime et qui m’aime, enfin, je le crois. J’ai à peine quarante ans, je suis mariée, heureuse en amour (sentiments) et maman de deux petites filles. Je suis formatrice pour un grand groupe de supermarché. Je suis donc souvent loin des miens et visite régulièrement les hôtels de tout l’hexagone. 
Ce qui, à l’occasion, loin des regards indiscrets et des langues bien pendues, me laisse du temps pour le plaisir d’assouvir mes plaisirs des plaisirs. 
Je suis une épicurienne du ressenti, du contact, du plaisir délicat, du toucher, de la caresse des doigts, de la langue, du regard, à la recherche du plaisir profond des sens qui restera perpétuel dans mon souvenir. 

Là, n’est point un vice si ce n’est dans les pensées des culbénis qui, quelquefois, font bien pire sans se l’avouer. Beaucoup ne pourront comprendre, il faut un minimum de pratique et d'ouverture d'esprit (pas seulement que d'esprit d'ailleurs). Il faut être curieux et sensible, il faut savoir partager, penser à l'autre et oublier son orgueil et les rapports dominés dominants. C'est quelque part une culture particulière, mais si enrichissante...à côté des plaisirs matériels, à côté de la jouissance néfaste du gros con qui conduit sa belle voiture. Pour les hommes ce doit être plus difficile, sorti de la fellation... et de l'orgueil du mâle animal en rut. 
Si ce métier me permet ces aventures loin de ceux que j’aime, avec un homme ou avec une femme, cela restera seulement dans la mémoire d’une chambre qui ne racontera rien à personne. Un épisode qui n'aura jamais existé, seulement pour deux personnes qui s'en souviendront pourtant longtemps. Nulle trace dans le temps, un secret qui n'en est pas un parce qu'aucune des deux personnes ne parlera de ce si bon moment... 

Dans cet autre monde, on ne fait que passer, on n’existe pas. 
Ce ne sont pas des relations bestiales, comme dans ces films à branlette, bien au contraire, c’est plutôt dans la finesse, dans la subtilité, cela demande un partage du plaisir, donner et recevoir. 
Je respecte mes proches pour autant et je suis loin d’un Jekyll ou d’un Clyde. Je prends peu de plaisir avec mon régulier, bien des femmes s’en suffisent. Je ne feins rien pour autant, je ne triche pas, mais j’ai besoin d’autres plaisirs. Mon mari est une personne merveilleuse, tant comme mari que comme papa, mais il se vide bien trop vite de ses bonnes intentions. 
Et quelque part, c’est bien ainsi, je me vois mal m’appliquer avec lui à ces attentions secrètes, comment me considérait-il ? Comme diraient les langues de vipère, une vicieuse, une immorale… je suis quand même la mère de ses enfants et je préfère passer à ses yeux comme une femme pas très exigeante côté plumard. 

Je suis donc ainsi comme presque toutes les femmes, normales et souriantes, pas très avenantes pour autant, une femme toute simple et fidèle. Ce n’est pas une hypocrite façade. 
Je suis aussi bien ainsi. 
Mais voilà donc aussi comme je suis autrement. Ne me jugez point pour autant, vous ne me connaissez pas, peut-être même que je n’existe pas, que je suis sur ce papier seulement pour vous montrer comme vous êtes des petits qui se contentent de peu. Mes plaisirs ne sont point démodés et encore, je vous le dis moins fallacieux que celui des rombières fardées qui ne vont même plus à l’église. 
Il ne faut pas croire que nous sommes redevenus animal parce qu’on recherche du plaisir dans le rapport physique avec l’autre. C’est en fait bien l’inverse, ceux qui ne recherchent que jouissances primitives, sont bien des animaux refoulés, des bêtes en rut. 
Taisons donc l’hypocrisie ! Nous savons comme nous sommes faits et comme nous nous comportons. Alors, si l’habit cache ce pourquoi nous sommes ici, allons donc plus vite près de ce que nous recherchons, nus. 

CHAPITRE 2 : LES RENCONTRES

Je suis près de Strasbourg pour trois jours de formations et après une journée bien chargée, je rentre à l’hôtel. Avant de monter à ma chambre, j'aime prendre du temps au salon pour couper un peu avec ce monde professionnel et la solitude de la chambre, aussi pour voir ce qui pourrait errer, comme moi, en recherche de ces plaisirs rares... Je m’installe au salon pour siroter une bière bien fraîche et lire le journal du soir, isolée, dans un coin, comme une vieille chatte malicieuse, voyant tous sans trop se faire voir. Il y a un peu de monde, quelques discussions, quelques hommes seuls occupés à consulter leur téléphone portable. Ceux-ci ne sont pas des bons coups en général. 

Nous ne sommes pas là pour une histoire d’amour ni pour évacuer nos besoins physiologiques, nous avons nos moitiés à la maison et cela est bien ainsi. Nous sommes là pour la subtilité des sens pour ressentir les plaisirs du contact des caresses, des baisers, des léchouilles, des… et des… que nos moitiés ne comprennent pas et quelque part qu'on ne souhaite pas pratiquer avec eux, de peur de laisser une image corrompue de l’amour, de passer pour autre chose que ce que l’on doit paraître. Une maman n’a pas le droit d’aller aux bouts de ses envies, ça, c’est réservé aux salopes, aux cochonnes, aux putes, aux femmes de petites vertus. Mais qu’est-ce que les vertueuses peuvent connaître de ces plaisirs, rien que de parler de sodomie, elles s’offusquent, dégueulent leur croyance dessus. Pourtant, certaines pratiquent tout de même quelques plaisirs interdits, mais rien à voir avec ces subtils moments qui vont venir, je l’espère au moins, ce n’est pas toujours gagné, bien souvent l’apparence est trompeuse et la déception convenue. 

Mes plaisirs ne sont point démodés et encore, je vous le dis moins fallacieux que celui des rombières fardées qui ne vont même plus à l’église se faire pardonner. Dieu mourrait de honte à entendre ce que celle-ci diraient. 
Il ne faut pas croire que ce soit si facile de trouver ces plaisirs subtils, bien souvent ces rencontres sous la couette se résument à des désillusions profondes, quelque part, c'est la règle du jeu. Nombre d'hommes surtout et de femmes aussi, se confondent en précipitation. La volonté est bien souvent dépassée par les besoins physiologiques de l'être, éjaculation précoce comme un gamin à sa première relation qui coupe l'envie d'aller plus loin. De même pour des femmes à la fontaine en fuite. Mais il y a aussi, de temps en temps, quand on ne l'espère presque plus, des partages d'instants sublimes en plaisirs partagés avec un inconnu, ou une inconnue dans un moment de la vie qu'on ne pourra jamais oublier. On oublie le visage, mais pas les ressentis patients et attendus quelquefois bien longtemps, ils sont imprimés dans une mémoire exigeante. Qu'il est bon de se remémorer ces subtils instants, dans un silence que nul autre n'entend. 

Vous voulez savoir ce que sont ces moments inconnus de vous ou presque. C'est une préparation physique, psychologique et mentale. S'apprendre les zones érogènes et apprendre à les éveiller, s'apprendre à maîtriser le ressenti, jusqu'à ne passer les limites du non-retour, apprendre à ressentir le ressenti de l'autre pour le garder aux plus près de son non-retour. Le Kâmasûtra devient une vieillerie pour vieux japonais impuissants. Les baisages normaux aux pensées religieuses voudraient faire croire que seule la pénétration emmène à un plaisir, mais quelle vulgarité ! Il faut bien distinguer ce dont le corps a besoin et ce dont l'esprit a envie, la jouissance n'est qu'un besoin et un soulagement physiologique qui calme le désir du corps, mais pas celui de l'esprit des plaisirs. 

On laisse au hasard, pas tout à fait quand même, le loisir d'une rencontre et la préparer pour trouver un partenaire de jeu. La subtilité demande la discrétion, il faut de la chance pour que deux esprits aussi ouverts se rencontrent sans vraiment se chercher. Une certaine chance qui s'entretient en plaisirs de souvenirs solitaires qui cultivent le besoin, l'imagination le fantasme pour que l'instant soit sublime dans les secrets du temps. La rencontre est organisée ou pas, mais quand elle l'est, c'est seulement pour s'assurer que les deux êtres marchent bien sur la même couture, nul besoin de voir le visage de l'autre, nul besoin de canon de beauté, ce monde est si réservé qu'on y rencontre malgré tout que des personnes rencontrables. 
Les propos échangés permettent à l'imagination de dessiner ces instants, là aussi l'expérience restreint le champ de celle-ci, elle doit être raisonnable. Donc c'est bien souvent et presque exclusivement loin de chez soi, dans un hôtel, un salon, un restaurant, un bar de nuit, quand la journée de boulot est finie, dans la détente d'une soirée sans arrière-pensées encore. 
On regarde, on scrute, on comprend ou pas, on sourit ou on l'esquisse puis des regards plus insistants, des sourires plus expressifs, avec une femme, c'est souvent plus facile, elles sont bien plus sincères. 

Avec les hommes, à force de ramasser des désillusions, on apprend à reconnaître les gus, les éjaculateurs précoces, les psychorigides bien rangés dans un costume sans pli, une chemise plus blanche qu'un dentifrice, à peine froissée, une cravate sérieuse, bien droite au double nœud, sans reproche... justement sans reproche... mais dans l'apparence. 
Celui-ci sera pareil au plumard triste comme un vieux renard qui a débusqué une poulette. Il vaut mieux l'oublier, il a les moyens de s'offrir une professionnelle. Il ne veut pas partager, il veut se faire sucer jusqu'au bout en tenant bien la tête pour éjaculer dans la bouche et inscrire ainsi la suprématie du mâle, sa femme doit avoir les lèvres gercées. 
D'autres ne sont pas mieux, les mille gueules, les souverains, les orgueilleux... et quelquefois, on engage quelques mots avec un silencieux qui n'aime point perdre son temps pour de futiles propos ni moins encore à des rapports bâclés, mais ce n'est pas toujours écrit sur son front. Puis après un verre, il faut se dire ce que l’on attend de l’autre, nul besoin de mots, quelques échanges des regards suffisent à se faire comprendre. 
On ne cherche pas l’amour, encore moins d’autres sentiments, seulement un grand et bon moment de plénitude des sens et du plaisir. 

CHAPITRE 3 : LA RENCONTRE

Parmi les présents, un homme accoudé au comptoir aiguise mon attention, lui aussi scrute l'entour, peut-être bien un connaisseur. C’est bien rare pourtant de rencontrer ce que je cherche, les rencontres de la vie sont ainsi, parfois bien curieuse, il ne faut pas chercher à comprendre. 
Il semble que celui-ci puisse convenir à ma voix. Certes, ce n’est pas un Apollon, il est plutôt grassouillet sans trop non plus, grisonnant et un engin semblant discret dans le pantalon, pas en évidence en tout cas. 
Il a bien une bonne dizaine d’années de plus que moi, mais au moins, il me semble qu’il doit satisfaire l’instant des plaisirs recherchés, sans aucun doute assez expérimenté. Il n’est pas si facile de trouver un homme ou une femme ou même les deux, habitués aux subtilités des plaisirs de chaire. 
Mais, celui-ci, dans une apparence taciturne, dégage dans le regard cette attirance. Ce n’est pas à chaque fois certain, mais il faut bien chercher pour trouver. Les tabous sont sur la table, vous pouvez d’ores et déjà stopper votre lecture avant de me traiter de salope, de pute ou tout autres sobriquets dont vous ne connaissez même pas le sens. 

Il quitte le comptoir, pour me rejoindre sans rien feindre, certains de son propos et m'invite à prendre un verre à ma table, dans une pénombre rassurante. Nous n'avons pas besoin de beaucoup de mots pour nous comprendre, le regard de chacun exprime le besoin. Il ne sert à rien de perdre du temps non plus, alors, on se donne rendez-vous dans sa chambre. 

Au préalable, je passe par la mienne pour une douche pas trop savonnée, mais surtout bien rincée dans tous les endroits du corps pour évacuer les émulsions égarées qui ne sont pas agréables en bouche. Un lavement vaginal et... anal, aussi, tout le corps doit être prêt sans aucune retenue. Il faut être bien parée, pas de parfum ni autre truc qui peut révéler à un nez averti une quelconque bévue, bien se brosser les dents à l’eau froide, uniquement et bien se rincer plusieurs fois la bouche, pas d’odeur de dentifrice ni de goût ce n’est pas agréable. 

Puis, je le retrouve, lui aussi s’est absenté. Nous finissons notre verre et montons à sa chambre par l’escalier de secours. Jamais, dans la mienne, je déteste être dérangée par le téléphone, j’ai déjà appelé mon mari et embrassé les enfants, sans plus de propos que celui de leur souhaiter une bonne nuit. Ne pensez pas que ce soit hypocrite, pas du tout, mes pensées sont sincères. 

On approche de la chambre, pas un mot, qu’importe, le regard pétille de ce qu’il l’attend, nul besoin de mot d’ailleurs. Les yeux parlent plus discrètement qu’une bouche trop bavarde. Il semble sincère, le mien doit être lisible de même. 
La porte de la chambre fermée, aucune gêne ni pour l'un ni pour l'autre. Cela semble presque normal... pour deux personnes qui ne se connaissaient pas il y a encore quelques minutes. Nous échangeons un sourire... de connivence... bien certain chacun du pourquoi nous sommes là. 
Un petit regard sur la chambre, assez quelconque (mais c’est sa chambre). 
Je commence à me déshabiller, pas de chichis, lui fait de même, nos regards se croisent de nouveau, un peu de curiosité tout de même, mais pas malsaine du tout, pas vicieuse non plus, c'est bien pour les frustrés ces comportements. Nous nous devinons avant d'être complètement nus. Je n'ai pas grand-chose sur moi, lui non plus, cela rend plus facile la nudité. 

La nudité n'est point un problème quand on fait abstraction de l’apparence, il n’est pas laid pour autant avec un petit bourrelet d’Epicurie... On ne fait pas cela non plus avec un monstre, mais je ne suis pas très exigeante. L’important est ce qui se passe et ces plaisirs qui n’ont rien de démodés. Moi non plus, je ne suis pas un canon de beauté, deux grossesses laissent des traces et deux césariennes des cicatrices. Je ne suis pas bien grosse pour une taille moyenne. Pour un bon 69 il est mieux et plus confortable que l’homme soit plus grand. Entre femmes, c’est mieux d’avoir des tailles semblables. Pour ces plaisirs du corps, l’important est les régions sensibles et c’est toujours vers elles que va mon premier regard. 

Si le ou la partenaire est bien présentable cela est mieux tout de même, mais l’apparence reste l’apparence, l’important est l'expérience, le savoir donner du plaisir. Je remarque que ses ongles sont soignés, coupés court, très courts et limés pour qu'ils soient doux au toucher et surtout qu’ils soient insensibles sur les zones sensibles, comme les miens. Les miens portent de la couleur aujourd'hui un rouge éclatant. Il faut sacrifier au plaisir la longueur de ses ongles. On voit ainsi que les femmes aux ongles bien longs ne sont pas adeptes des plaisirs ainsi partagés. Des ongles courts et bien apprêtés, il ne faut pas se méprendre avec ceux courts, mais déchirés d’une femme stressée. 

Voilà un homme précautionneux bien attentionné, cela présage de moments radieux. 

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Le test amant d'Evi est le premier récit de Cendrine publié sur Nouvelles Erotiques. Vous salivez de connaître la suite ? Revenez dans 3 jours sur le site :-)

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