La Tour
Quand je me suis présenté au pied de la Tour, la première personne que j'ai vue était une jeune fille brune. Et nue. Toute nue. Complètement nue. Aussi nue qu'elle avait dû l'être le jour de sa naissance. Elle se montrait ainsi devant moi, sans aucune honte et aucune pudeur.
Ah, mais je dois quand même vous expliquer qui je suis et comment j’étais arrivé là. J’étais un brave garçon qui occupait un petit poste dans un bureau minable. Vous aurez compris que ma vie était morne et sans intérêt. Pourtant, j’avais fait une découverte extraordinaire : un jour, au fond d’une ruelle, et par le plus grand des hasards, j’avais trouvé une ouverture vers une dimension parallèle. Je l’avais appelée le Passage. Naturellement, je n’en parlais à personne : on m’aurait pris pour un fou.
Pourtant, il existait bel et bien. Je m’y étais rendu plusieurs fois. Entre deux murs, un interstice. Quand on avançait le bras, une lueur étrange. Et quand on le franchissait, une seconde d’éblouissement avant de voir apparaître un paysage différent de tous ceux que je connaissais. Un univers parallèle. Un autre monde.
Bien entendu, j’hésitais. Puis, un jour, je me suis dit que je devrais aller le visiter. Il aurait été bête de ne pas le faire. Je suis donc sorti de chez moi et je suis retourné à la ruelle. Devant le fameux interstice. Un coup d’œil pour m’assurer que personne ne me voyait, et j’ai franchi le Passage.
Je me suis retrouvé ailleurs. Des arbres. Des collines. Des prés. Par-dessus le panorama, un ciel étonnant, d’un bleu que je n’avais jamais vu. J’ai commencé à marcher. Évidemment, je me demandais à quoi pouvait ressembler cet univers parallèle. Je n’allais pas tarder à m’en faire une idée : un bruit sourd fit trembler le sol. Je me précipitais derrière un buisson pour m’y cacher. Je vis passer une colonne de cavaliers. Ils portaient de lourdes armures, de grands écus, des lances et des arbalètes. Dans un grand fracas, ils disparurent au détour d’un taillis.
Je vous avouerai que l’inquiétude est apparue en moi, car le spectacle que je venais de voir n’avait rien de rassurant : ainsi donc, cet univers évoquait le Moyen Âge. Autrement dit, les châteaux assiégés, la violence, la guerre. Et je n’étais absolument pas un guerrier !
J’ai hésité. Allais-je faire rebrousser chemin ? Non, ce serait trop bête. J’ai repris la marche. Soudain, j’ai aperçu la Tour. Elle m’est apparue au sommet d’une colline, comme par enchantement. J’ai été surpris : il s’agissait d’une simple tour de bois. Aucune palissade ne la protégeait. Or, je venais de voir la preuve vivante que ce monde était dangereux. Les occupants devaient donc vivre sous une menace permanente.
Je suis monté sur la colline et me suis présenté au pied de la Tour. C’est là que je l’ai découverte. Une jeune fille, assise sur une pierre. Complètement nue. Je voyais donc tout de son corps juvénile, mince et harmonieux. Mais le plus surprenant est que, de toute évidence, elle m’attendait.
« Bonjour, dit-elle. Je m’appelle Anne. »
« Bonjour, Mademoiselle. Pardonnez-moi, mais je suis un voyageur et je… »
« Oui, oui. Dame Marie vous a aperçu du haut de la Tour. »
« Dame Marie ? »
« C’est la propriétaire de la Tour. Elle vous a vu approcher et elle m’a demandé de descendre pour vous accueillir. Je suis en quelque sorte votre cadeau de bienvenue. »
« Heu, un cadeau ? »
Elle s’est levée et s’est approchée. Mon cœur s’est mis à battre : une fille toute nue me frôlait. Je ne m’attendais pas à cela en changeant d’univers ! Elle m’a donné une bise avant de sourire.
« Tu as l’air d’un gentil garçon. Mais un peu timide. Il ne faut pas. Je t’assure que Dame Marie va très bien te recevoir. Viens, je vais te la présenter. »
Elle m’a pris par la main et m’a fait entrer dans la Tour. Nous avons monté un escalier. Interminable, et qui tournait, tournait. Anne montait devant moi et je ne pouvais détacher mes yeux de ses fesses nues qui se balançaient au rythme des marches. Deux demi-lunes bien faites, et une raie aussi verticale qu’une règle graduée. La tentation a été la plus forte : j’ai avancé les mains et je les ai touchées. Elle s’est retournée.
« Oh, pardonne-moi, je suis désolé… »
J’étais sincère. Je regrettais vraiment ce geste précipité. Mais elle a répondu en éclatant de rire.
« Tu peux les toucher, voyons ! N’aie pas peur. »
Elle a pris ma main et l’a posée elle-même sur son charmant postérieur.
« Tu es content ? »
« Oui. Merci beaucoup. »
« Viens, Dame Marie nous attend. »
Nous avons terminé la montée de l’escalier. J’ai débouché au sommet de la Tour. Là, je dois dire que j’ai sursauté. Une femme se tenait debout, me tournant le dos et regardant le panorama. Elle portait une robe longue, qui descendait du cou aux chevilles. Seulement, ladite robe était transparente. Complètement transparente ! Autrement dit, je voyais TOUT. À commencer par deux fesses magnifiques.
La femme s’est retournée. Elle était un peu plus âgée qu’Anne, mais très belle. La même transparence me permettait de découvrir la partie antérieure de son corps, et notamment une poitrine généreuse, ponctuée par de larges aréoles. L’impression se révélait troublante : elle était réellement et correctement habillée, tout en étant absolument nue.
Troublant aussi de constater que malgré la légèreté de la robe, elle ne semblait pas sentir la fraîcheur de la brise, que je sentais bien personnellement. D’ailleurs, Anne paraissait l’ignorer, en dépit de sa nudité totale. Nous étions dans un autre univers, avec des règles différentes. La femme me sourit.
« Bonjour. Je m’appelle Dame Marie. Je suis la maîtresse de cette Tour. J’admirais le paysage quand je vous ai vu approcher. Alors, j’ai envoyé Anne pour vous souhaiter la bienvenue. Vous lui avez touché les fesses ? »
Naturellement, j’ai rougi, et la belle dame s'est esclaffée.
« Oui, bien sûr ! Anne est la plus dévergondée de cette Tour. Elle ne s’habille jamais : toujours nue. Impossible de lui faire mettre un quelconque vêtement : elle est allergique au moindre tissu. En plus, elle adore se faire tripoter le derrière. Petite friponne, viens ici. »
Anne s’est approchée et les deux femmes se sont embrassées sur la bouche. Un long baiser, très tendre, avec la langue. Dame Marie a reporté le regard sur moi.
« J’habite cette Tour, en compagnie de mes suivantes. Vous êtes un chevalier ? Un pèlerin ? »
« Rien de cela. Mon cas est particulier, car je viens d’un autre monde. Un univers parallèle au vôtre. J’ai découvert par hasard un passage entre les deux. »
« Voilà qui est étonnant. Voulez-vous passer la nuit chez moi ? Mes suivantes et moi-même vous offrons l’hospitalité. »
« Eh bien, ce sera avec plaisir. »
À ce moment, Dame Marie est venue presque contre moi. De près, son visage était très beau.
« Si vous devenez mon hôte, vous pouvez me toucher les fesses. Vous avez touché celles d’Anne, n’est-ce pas ? Alors, les miennes aussi. »
Encore hésitant, j’ai posé une main tremblante sur son postérieur. À travers le tissu transparent, j’ai senti les rondeurs fermes et agréables. Elle a souri. Elle a caressé ma joue.
« Tu es un gentil garçon, mais un peu timide. Je suis heureuse que le hasard t’ait amené jusqu’à la Tour. Viens, je vais te présenter mes suivantes. »
Elle m'a fait redescendre l'escalier. J'ai brusquement réalisé que je marchais avec deux femmes qui exhibaient tout de leurs ravissantes personnes, et qui m'invitaient même à les toucher. Univers parallèle ? Rêve ?
Une porte s'est ouverte et nous sommes entrés dans une pièce. Je m'attendais à trouver une salle à manger. Mais non, je découvrais une chambre à coucher. Elle abritait un grand lit recouvert d'une couverture de grosse laine blanche.
« Anne, va chercher les autres », dit Dame Marie.
La jeune fille nue est ressortie pour battre le rappel. Quelques minutes plus tard, des voix féminines ont résonné. À ma profonde surprise, j'ai vu entrer dans la chambre dix... oui, dix filles ravissantes qui se sont alignées. Surpris, je l'étais surtout parce qu'elles portaient toutes la même robe transparente que Dame Marie. Ainsi donc, elles me montraient tout de leur anatomie, jusqu'aux parties les plus intimes. Je vous le dis franchement : j'étais émerveillé. J'écarquillais les yeux avec admiration. Dame Marie a souri devant mon air effaré.
« Voici mes suivantes. Quand j'ai fait bâtir la Tour, j'ai pensé que je ne pouvais y vivre seule. Il me fallait de la compagnie. Alors, j'ai parcouru le pays et j'ai écumé les auberges, les bourgs et les hameaux. J'ai choisi les filles les plus dévergondées, les plus indécentes et les plus impudiques. Chez moi, il n'y a nulle place pour les demoiselles convenables. Je n'accepte à mes côtés que les polissonnes et les friponnes. Parce que c'est ce que je suis moi-même. Tu as devant toi la plus belle brochette de coquines qui se puisse imaginer. Elles te plaisent ? »
« Oh, oui, elles sont très jolies. »
« Je vais te les présenter. De gauche à droite, tu découvres Jacqueline, Isabelle, Mathilde, Frida, Milena, Jeanne, Yolande, Marguerite, Catherine et Ghislaine. Quant à Anne, tu la connais déjà. Mes suivantes, celles qui habitent la Tour, avec moi. Chacune d'entre elles est plus dévergondée que dix filles normales. »
« Eh bien, je suis enchanté. »
« Allons, les filles, occupez-vous de notre invité ! Et soyez très tendre avec lui. »
Je n'allais pas tarder à comprendre ce que signifiait cet ordre. Les suivantes se sont approchées de moi, m'ont entouré. Je voyais de près le mystérieux tissu transparent qui leur permettait d'exhiber leurs corps voluptueux.
Elles m'ont déshabillé. En quelques secondes, j'ai été aussi nu qu'Anne. C'était bien la première fois que je me trouvais dénudé parmi un si grand nombre de filles. Ensuite, elles se sont réparti le travail. À genoux, Jacqueline me léchait la cuisse gauche et Ghislaine la cuisse droite. À genoux aussi, Isabelle et Catherine me léchaient le derrière des cuisses. Toujours à genoux, Mathilde me léchait les fesses. Debout, Frida me léchait la poitrine, Marguerite me léchait le dos, Milena me léchait le bras gauche, Yolande me léchait le bras droit, et Jeanne déposait des baisers sur mes joues et mon nez.
Je me voyais submergé de femmes. Presque enseveli sous les filles. Une dizaine de langues excitantes et une vingtaine de mains féminines qui couraient sur ma peau. Je crois que ce fut le moment le plus merveilleux de ma vie. Il se prolongea, et se prolongea, au point que je crus qu'il serait éternel.
Mais les belles suivantes se sont écartées, comme les pétales d'une fleur qui tombent. Je me suis retourné. Dame Marie et Anne étaient allongées sur le grand lit. Elles s'embrassaient sur la bouche. En me voyant, elles se sont séparées, pour me faire une place. Je suis monté sur la couverture de grosse laine blanche et me suis étendu entre les deux corps doucereux.
« Elles ont été gentilles avec toi ? » a souri Dame Marie.
« Oui, tes suivantes sont des filles extraordinaires. Tu les as bien choisies. »
« Allons, les demoiselles, faites-nous un peu de musique. »
Les instruments étaient posés dans un coin. Yolande se mit à jouer de la harpe, Marguerite de la vielle, et Jeanne de la flute. Une belle mélodie, assez suggestive, se répandit dans la chambre. Elle fit l'effet d'un aphrodisiaque. Milena s'est allongée sur le sol. Frida et Catherine se sont mises à quatre pattes pour la lécher et la caresser. Contre le mur, Isabelle et Mathilde s'enlaçaient en échangeant des bisous et des mots doux. Les gémissements et soupirs n’ont pas tardé à envahir la pièce.
Sur le lit, Dame Marie se pressait contre moi. Anne me câlinait. Un peu plus bas, Jacqueline et Ghislaine me léchaient les cuisses.
« Tu es heureux avec nous ? »
« Bien sûr. Vous savez accueillir les visiteurs. »
« Si tu veux, tu peux rester. »
« Quoi, rester ici, pour toujours ? C’est impossible : je viens d’un autre monde, d’un univers parallèle. Je ne connais pas le vôtre. Et puis, pourquoi voulez-vous que je reste ici ? »
« Pour me tenir compagnie. J’aime beaucoup mes suivantes. Je couche souvent avec elles. Mais ce sont des filles. Nous aimerions toutes avoir un garçon dans la Tour. »
Puis, sans aucune pudeur, elle a glissé la main entre mes jambes, pour toucher mes organes masculins.
« Et toi, tu es un garçon, de toute évidence ! Ce serait merveilleux de t’avoir parmi nous. Chaque nuit, tu pourras choisir la fille que tu voudras pour dormir avec toi. Et moi, tu pourras me toucher les fesses chaque fois que tu en auras envie. Tu seras heureux et nous serons heureuses. La Tour aura enfin son mâle. C'est bon de coucher avec un homme, de temps en temps. »
« Je te remercie du fond du cœur. Mais ce monde est effrayant : il ressemble au Moyen Âge. Je suis inquiet pour toi et tes suivantes. J’ai vu des hommes en armes. Cela signifie qu’il y a des guerres. Or, la Tour n’est absolument pas protégée. Te rends-tu compte que vous êtes en danger ? »
« Non, nous ne sommes pas en danger. C’est vrai qu’il y a des guerres dans notre univers : des donjons attaqués, des bourgs assiégés. Mais nous ne risquons rien. Je t’expliquerai pourquoi plus tard. Et mes seins ? Ils te plaisent, mes seins ? Touche-les... »
Elle avait toujours la main entre mes jambes et elle posait des baisers sur mes joues. Anne caressait mon torse. Jacqueline et Ghislaine continuaient à me lécher les cuisses, indifférentes à notre conversation. Et les autres poursuivaient leur orgie saphique dans la chambre. Tout cela était trop pour moi. La fatigue provoquée par les émotions m’a fait fermer les yeux et je me suis endormi.
Mon sommeil a duré longtemps. Quand j’ai rouvert les yeux, la nuit était passée et le soleil brillait à nouveau. Je me suis redressé sur le lit pour constater que j’étais seul. Les femmes avaient disparu. J’ai quitté la pièce.
J’ai descendu l’escalier. J'ai alors compris où se trouvaient les suivantes de Dame Marie. À chaque fois que je passais devant une porte, j’entendais des gémissements féminins. La Tour entière respirait la luxure. C’était justement ce qui m’étonnait. Je n’avais vu dans les environs aucun jardin, aucun champ cultivé, aucun troupeau de bétail. Comment et de quoi vivaient ces belles créatures qui venaient de m’offrir une nuit inoubliable ? Elles semblaient n’avoir aucune autre activité que la recherche permanente du plaisir.
J’ai vu une porte ouverte. Elle donnait sur une chambre. Sur le lit, Anne et Jacqueline, entièrement nues, s’embrassaient et se caressaient en bavant d'excitation. Elles m’ont aperçu.
« Oh, tu es réveillé ? Viens avec nous. »
Je suis allé les rejoindre. En montant, j’ai mis la main gauche sur le postérieur d’Anne et la droite sur le derrière de Jacqueline. Ma timidité s’estompait et je devenais de plus en plus hardi. Une après l’autre, les deux amies m’ont fait la bise. Je me suis couché entre elles. Leurs corps dénudés et sensuels se sont collés au mien.
« Tu as bien dormi ? me dit Anne. Hier soir, Dame Marie t’a proposé de rester ici. Je serais heureuse si tu acceptais. »
« Mais pourquoi voulez-vous donc que je reste ? »
« Parce que tu es un garçon. J’aime beaucoup Jacqueline, et toutes les autres suivantes. Mais c’est mieux de coucher avec un garçon. C’est différent. Si tu acceptes de rester, tu pourras t’installer dans cette chambre. Jacqueline et moi, nous ferons tout pour ton plaisir. Tu es beau et gentil : nous ne te refuserons rien. Tu pourras nous toucher les fesses à longueur de journée. »
« Vous êtes merveilleuses, les filles. Je me sens bien avec vous. Mais mon aventure est si… étrange. Ce n’est pas mon univers. Je dois retourner vers le mien. »
« Alors, je vais te conduire à Dame Marie, pour que tu lui fasses tes adieux. »
Jacqueline m’a donné un baiser et je suis sorti du lit. Je tenais Anne par les épaules. C’est ainsi que nous avons remonté l’escalier, comme la veille.
Et comme la veille, nous avons atteint le sommet de la Tour et trouvé Dame Marie, debout devant le paysage. Grâce à la transparence de la robe, elle montrait ses fesses aux oiseaux. Lesquels tournoyaient nombreux dans le ciel, sans doute aguichés par le spectacle. Elle s’est retournée et m’a souri.
« Que tu dormais bien ! Alors, as-tu réfléchi à ma proposition ? Tu peux rester dans la Tour. Les filles et moi serions heureuses. Nous prenons beaucoup de plaisir entre femmes, mais nous voudrions avoir un garçon avec nous. Et tu nous plais vraiment. Mes suivantes me l’ont dit. »
« Je vous suis très reconnaissant. Mais je te le répète : je viens d’un autre univers. Je dois y retourner. Et je suis très inquiet pour vous : les brigands et les reitres doivent pulluler. Vous risquez d’être attaquées à tout moment. »
« C’est ce que tu crois. La Tour est parfaitement en sécurité. Pour nous attaquer, ils devraient nous voir. »
Après quelques secondes de réflexion, j’ai commencé à comprendre.
« Tu veux dire que toi et tes amies faites de la… magie ? La Tour est invisible pour les brigands. Moi, je l’ai vue parce que vous vouliez que je la vois. »
« Tu emploies des mots qui viennent de ton monde. Mais c’est juste, en résumé. »
J’ai baissé les yeux sur son vêtement.
« Et vos robes, elles sont parfaitement normales. Vous les avez rendues transparentes pour moi, et rien que pour moi. »
Elle a éclaté de rire.
« Pour cela, en tout cas, tu as compris. Espèce de petit coquin, sois franc : si nous avions porté des habits chastes, serais-tu resté une nuit entière avec nous ? Tiens, touche-moi les seins, avant de partir. »
Elle s’est approchée et m’a embrassé sur la bouche. J’ai senti sa langue qui s’enfonçait dans mon palais. Puis elle a mis la main entre mes jambes et a palpé mes organes masculins. J’ai alors pris conscience que la belle dame était plus friponne et dévergondée que toutes ses suivantes réunies.
« Tu vas me manquer. Un garçon beau et gentil a toujours sa place dans la Tour, si tu changes d’avis. Anne va te raccompagner. »
Je suis parti, et j’ai deviné derrière moi son regard qui me suivait. Avec Anne, nous avons redescendu l’escalier. Au pied de la Tour, la jeune fille s’est arrêtée. Elle m’a embrassé. Un baiser interminable et profond, avec la langue. Je devinais que jamais elle n’avait embrassé quelqu’un avec autant de passion.
« J’espère que tu reviendras. Je t’attendrai… »
Je lui ai touché les fesses, une dernière fois. Puis je me suis éloigné. Au bas de la colline, je me suis retourné. Là-haut, la silhouette d’Anne se détachait. Même à cette distance, sa nudité frappait le regard.
J’ai traversé le paysage, en sens inverse. La Tour a disparu assez vite. À cause de la distance, ou parce qu’elle s’évanouissait ? Je ne parvenais pas à le déterminer. Un peu plus loin, j’ai retrouvé le Passage. Je l’ai emprunté. J’étais de retour dans la troisième dimension. Mon univers.
Ainsi donc, j’ai repris ma vie « normale ». Le bureau, l’appartement, les courses, les longs dimanches ennuyeux. Je n’adressais plus la parole à personne. J’avais la tête ailleurs. Cela dura une semaine.
Un jour, sans raison précise, ma patience se brisa. Je venais de comprendre que je ne pouvais plus supporter tout cela, que je ne pouvais plus rien supporter. J’ai quitté mon appartement. J’ai marché dans les rues. Jusqu’à la fameuse ruelle isolée. Devant l’interstice, j’ai marqué une ultime hésitation. Puis j’ai franchi le Passage.
Le paysage et le ciel étranges. J’ai retrouvé le chemin assez facilement. Au bout d’un moment, j’ai aperçu la Tour, verticale sur la colline. Mon cœur s’est mis à battre. J’ai escaladé la hauteur.
Au pied de la Tour, j’ai vu Anne. Je la revoyais telle que je l’avais laissée : nue autant qu’on peut l’être. Nue au-delà de toute expression. Elle était assise sur la même pierre. En me découvrant, elle a bondi.
« Tu es revenu ? »
« Oui. Et cette fois, je vais rester… »
***
Cette nouvelle a été écrite par Manuel Ruiz pour votre plus grand plaisir.
***
Nouvelles Erotiques est partenaire d'X-art, le meilleur site de vidéos érotiques.