Belle symphonie
Ce samedi 27 juin après-midi, une terrible vague de chaleur accable le sud de la France. Après avoir guidé Sophie dans la touffeur de la ville pour la lui faire visiter, nous attendons patiemment que le bus qui doit nous ramener chez moi démarre. L’air conditionné ne fonctionne pas, ou alors le chauffeur est un écolo de la première heure, et nous tendons nos visages vers les fenêtres, dans l’espoir d’être soulagés par une petite brise. Mais l’immobilité totale de l’air, figé par la chaleur, nous déçoit rapidement et nous nous abandonnons à la torpeur.
Sophie est ma nouvelle copine. C’est une fille de ma promo que je draguais intensivement depuis quelques mois déjà et mes efforts avaient fini par être récompensés peu avant l’été. Mais l’année terminée, elle était rentrée chez ses parents et moi chez les miens. Grâce aux vertus du covoiturage, nous nous voyons souvent, mais nous n’avons pas encore réussi à nous retrouver seuls pour coucher pour la première fois ensemble. À de rares et brèves occasions, nous avons réussi à voler quelques moments d’intimité en soirée. Ces frustrants instants de plaisirs éphémères m’avaient néanmoins permis de déceler chez ma partenaire la même impatience que celle qui me ronge moi-même. Et ça me plaît.
Alors que le bus démarre enfin et que je m’imagine déjà dans la maison vide, je sens les premiers picotements caractéristiques qui me chatouillent le bas-ventre, témoins d’un brusque afflux sanguin et prémices d’une érection sensationnelle.
Je retrouve mon énergie alors que le bus prend de la vitesse et permet à l’air de circuler.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons enfin chez moi et nous transpirons à grosses gouttes, mais l’excitation qui nous saisit nous fait oublier notre fatigue. Je prends Sophie par la main et la guide à travers le jardin, en courant presque. Elle sourit de mon empressement. Je glisse rapidement les clefs dans la serrure, tourne le loquet et ouvre la porte.
Nous montons les escaliers quatre à quatre et nous nous enfermons dans ma chambre.
Une fois la porte fermée, je décide de respirer lentement et de contenir l’excitation qui me dévore. Je me tourne vers Sophie et me rapproche d’elle. Enfin... Finis l’attente, les fantasmes et les séances de masturbation en solo ! J’affronte maintenant la réalité et son lot d’imprévus fantastiques.
Je lui prends les mains et croise son regard bleu. Je me penche très lentement afin de n’effleurer que le bout de ses lèvres et la contraindre à faire le dernier geste. Elle efface les derniers millimètres qui séparent nos bouches et m’embrasse tendrement.
Je la pousse contre le mur. Adossée à la paroi, elle m’attrape les cheveux et relève mon tee-shirt. La caresse de sa main sur mon ventre chaud et encore humide m’excite sérieusement. Je la vois également changer dans son regard et son attitude : elle halète doucement, la bouche entrouverte, et ses yeux se voilent. D’un mouvement rapide, elle défait ma ceinture et déboutonne ma braguette. Mon sexe me fait mal tant mon érection est violente. Elle tire d’un coup sec mon caleçon et libère mon jonc endolori. Elle le caresse doucement, comme pour l’apaiser, puis me masturbe lentement, en me regardant droit dans les yeux.
Son regard me fait perdre toute contenance et ma raison m’abandonne. J’avance désormais à l’instinct et n’obéis qu’à mes pulsions.
Mon amante m’allonge sur le lit et se dénude totalement.
Je laisse échapper quelques gouttes de sperme à la vue de ce spectacle, son corps jeune et ferme agite mes instincts sexuels primaires. C’est la vie même qui se dégage de ces courbes et de ces formes.
Elle s’assoit à califourchon sur mon ventre et me couvre d’un regard coquin. Les picotements dans mon bas ventre redoublent alors qu’elle me caresse les abdominaux et en suit les lignes. Elle prend ma main et me fait glisser trois doigts dans ma bouche. Elle me les fait mouiller copieusement avant de les faire courir sur mon torse, mon ventre puis mon sexe. Elle me demande ensuite de les tendre et les glisse dans son vagin. Mes doigts, qui semblent ne plus m’appartenir la remplissent totalement. Je suis devenu un spectateur décérébré, rendu muet par le spectacle et l’usage fait de mon propre corps. Quelques instants plus tard, elle les libère et me les fait lécher. Le parfum et le goût sont sensuels, envoutants. Dans un râle, je lâche encore quelques millilitres de ma semence.
Ni tenant plus, je l’attrape par les fesses et la soulève pour la retourner rapidement sur le dos. Je lui demande de tendre les bras au-dessus de sa tête. J’attrape ensuite ma ceinture et lui attache les poignets aux barreaux du lit. Je lui laisse un peu de mou pour ne pas lui faire mal, mais pas assez pour qu’elle puisse se libérer seule. Je me redresse et la regarde. Elle est belle, allongée sur le dos, ses mains attachées aux barreaux. Elle s’abandonne au plaisir en me faisant totalement confiance et rien ne pourrait plus m’exciter. Je me penche sur ses bras que j’entreprends d’embrasser lentement du bout des lèvres. Je descends progressivement jusqu’à son aisselle que j’embrase en léchant les petites goutes de sueur qui y perlent encore. Le petit goût salé que je ressens accroit mon excitation. Mon action décuple la sienne : j’entends sa respiration s’accélérer et vois son ventre se creuser. Elle se tortille légèrement, comme pour m’inviter à descendre plus vite. Mais je n’en ai aucune intention et je poursuis l’exploration de son corps : je lui mordille le lobe de l’oreille puis fais courir mes lèvres sur son cou.
Après quelques minutes, je finis par installer ma tête entre ses jambes.
Elle m’encourage dans un soupir :
- « Oui, vas-y ».
Je regarde son sexe magnifique et vois sa mouille couler le long de ses fesses. C’est la source de la vie qui se tient à la hauteur de mes yeux. Mais la torture que je lui inflige me comble et je veux la taquiner encore un peu.
Je m’allonge donc, et une épaule contre chaque fesse, j’entreprends de lui écarter les cuisses et d’en lécher l’intérieur en remontant progressivement vers les pieds. Je fais rouler ma langue autour de ses chevilles et embrasse chaque orteil. Je redescends ensuite et m’attarde dans le creux de son aine. Je survole sa chatte sans la toucher et je passe à l’autre jambe à laquelle j’applique le même traitement.
Je dirige ensuite mes lèvres vers son sexe et suspends mon geste à quelques centimètres de ses lèvres qui m’appellent dans un cri muet. Elle sent mon souffle chaud à l’entrée de sa chatte et attends, pleine d’impatience, que je la soulage enfin de l’envie qui la démange.
Mais j’attends. J’hésite un peu puis :
- Dis moi que tu le veux.
Refusant de céder à cette demande puérile et typiquement masculine, elle ne répond rien.
Je lui lèche de la pointe de ma langue les contours de son sexe mais ne m’approche pas de ses lèvres. Elle respire de plus en plus vite.
- Allez, dis le moi...
- ...
- Dis le !
- Oui !! Vas-y ! Je le veux ! Bouffe moi, lèche moi, doigte moi, fais moi ce que tu veux, mais fais le maintenant !!
Je saisis un coussin et le place sous ses fesses. Elle replie ses jambes sur ses seins. Je lèche la mouille qui roule et coule sur son derrière de top model avant de me pencher sur ses lèvres en feu. Je donne d’abord de longs et lents coups de langue sur les lèvres extérieures, puis je répète le mouvement dans la fente que l’excitation a rendu béante. Je remonte légèrement et entreprends de lui sucer le clitoris gonflé pendant que je la doigte doucement. À mesure que j’accélère, je glisse un doigt supplémentaire. À trois doigts, elle est pleine et serre ses cuisses dont la chaleur enserre ma tête. Elle murmure :
- Oui, oui, comme ça mon cœur.
Je rentre ma langue dans son vagin le plus profondément possible et accélère la cadence avec mes doigts. Je me redresse ensuite sur mes genoux et la doigte à toute vitesse. Je pose mon autre main sur son ventre et branle son clitoris avec le pouce. L’abondante quantité de cyprine rend fluides les mouvements de va et viens qui font un bruit de mouille excitant. Son vagin se crispe alors autour de mes doigts et Sophie s’abandonne à l’orgasme qui la consume.
Après quelques instants, je me couche doucement sur elle et admire son magnifique visage, encore rouge de chaleur et de plaisir. Nous respirons un peu. Je lui tends ensuite mes doigts encore trempés de sa cyprine et les lui fait lécher.
- Vas y, prends moi maintenant.
Je la retourne alors sur le ventre et commence à la pénétrer de plus en plus vite. Nous faisons grincer le lit et cogner le sommier contre le mur. Les chocs donnent le tempo et le rythme. Tantôt il s’accélère, tantôt il ralentit. Et puis vient le grand final de cette symphonie donnée à deux. Tout l’annonce : les gémissements qui se font plus forts et fréquents, le rythme qui s’envole, les chocs qui vont crescendo et... Ça y est !
Je ferme les yeux et voyage pendant ces quelques secondes qui vous font changer de dimension et vous transporte dans les limbes. Je goûte à ce plaisir offert par le corps et cherche à le prolonger le plus longtemps possible en continuant mes va et viens.
Nous nous écroulons sur le lit, je libère Sophie et nous nous regardons, satisfaits et épuisés.
***
Une nouvelle de Moriarty